Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

Le comte alla se placer entre Caderousse et la fenêtre, coupant ainsi au voleur terrifié son seul moyen de retraite.

«L’abbé Busoni! répéta Caderousse en fixant sur le comte des yeux hagards.

– Eh bien, sans doute, l’abbé Busoni, reprit Monte-Cristo, lui-même en personne, et je suis bien aise que vous me reconnaissiez, mon cher monsieur Caderousse, cela prouve que nous avons bonne mémoire, car, si je ne me trompe, voilà tantôt dix ans que nous ne nous sommes vus.»

Ce calme, cette ironie, cette puissance, frappèrent l’esprit de Caderousse d’une terreur vertigineuse.

«L’abbé! l’abbé! murmura-t-il en crispant ses poings et en faisant claquer ses dents.

– Nous voulons donc voler le comte de Monte-Cristo? continua le prétendu abbé.

– Monsieur l’abbé, murmura Caderousse cherchant à gagner la fenêtre que lui interceptait impitoyablement le comte, monsieur l’abbé, je ne sais… je vous prie de croire… je vous jure…

– Un carreau coupé, continua le comte, une lanterne sourde, un trousseau de rossignols, un secrétaire à demi forcé, c’est clair cependant.»

Caderousse s’étranglait avec sa cravate, il cherchait un angle où se cacher, un trou par où disparaître.

«Allons, dit le comte, je vois que vous êtes toujours le même, monsieur l’assassin.

– Monsieur l’abbé, puisque vous savez tout, vous savez que ce n’est pas moi, que c’est la Carconte; ç’a été reconnu au procès, puisqu’ils ne m’ont condamné qu’aux galères.

– Vous avez donc fini votre temps, que je vous retrouve en train de vous y faire ramener?

– Non, monsieur l’abbé, j’ai été délivré par quelqu’un.

– Ce quelqu’un-là a rendu un charmant service à la société.

– Ah! dit Caderousse, j’avais cependant bien promis…

– Ainsi, vous êtes en rupture de ban? interrompit Monte-Cristo.

– Hélas! oui, fit Caderousse, très inquiet.

– Mauvaise récidive… Cela vous conduira, si je ne me trompe, à la place de Grève. Tant pis, tant pis, diavolo! comme disent les mondains de mon pays.

– Monsieur l’abbé, je cède à un entraînement…

– Tous les criminels disent cela.

– Le besoin…

– Laissez donc, dit dédaigneusement Busoni, le besoin peut conduire à demander l’aumône, à voler un pain à la porte d’un boulanger, mais non à venir forcer un secrétaire dans une maison que l’on croit inhabitée. Et lorsque le bijoutier Joannès venait de vous compter quarante-cinq mille francs en échange du diamant que je vous avais donné, et que vous l’avez tué pour avoir le diamant et l’argent, était-ce aussi le besoin?

– Pardon, monsieur l’abbé, dit Caderousse; vous m’avez déjà sauvé une fois, sauvez-moi encore une seconde.

– Cela ne m’encourage pas.

– Êtes-vous seul, monsieur l’abbé? demanda Caderousse en joignant les mains, ou bien avez-vous là des gendarmes tout prêts à me prendre?

– Je suis tout seul, dit l’abbé, et j’aurai encore pitié de vous et je vous laisserai aller au risque des nouveaux malheurs que peut amener ma faiblesse, si vous me dites toute la vérité.

– Ah! monsieur l’abbé! s’écria Caderousse en joignant les mains et en se rapprochant d’un pas de Monte-Cristo, je puis bien vous dire que vous êtes mon sauveur, vous!

– Vous prétendez qu’on vous a délivré du bagne?

– Oh! ça, foi de Caderousse, monsieur l’abbé!

– Qui cela?

– Un Anglais.

– Comment s’appelait-il?

– Lord Wilmore.

– Je le connais; je saurai donc si vous mentez.

– Monsieur l’abbé, je dis la vérité pure.

– Cet Anglais vous protégeait donc?

– Non pas moi, mais un jeune Corse qui était mon compagnon de chaîne.

– Comment se nommait ce jeune Corse?

– Benedetto.

– C’est un nom de baptême.

– Il n’en avait pas d’autre, c’était un enfant trouvé.

– Alors ce jeune homme s’est évadé avec vous?

– Oui.

– Comment cela?

– Nous travaillions à Saint-Mandrier, près de Toulon. Connaissez-vous Saint-Mandrier?

– Je le connais.

– Eh bien, pendant qu’on dormait, de midi à une heure…

– Des forçats qui font la sieste! Plaignez donc ces gaillards-là, dit l’abbé.

– Dame! fit Caderousse, on ne peut pas toujours travailler, on n’est pas des chiens.

– Heureusement pour les chiens, dit Monte-Cristo.

– Pendant que les autres faisaient donc la sieste, nous nous sommes éloignés un petit peu, nous avons scié nos fers avec une lime que nous avait fait parvenir l’Anglais, et nous nous sommes sauvés à la nage.

– Et qu’est devenu ce Benedetto?

– Je n’en sais rien.

– Vous devez le savoir cependant.

– Non, en vérité. Nous nous sommes séparés à Hyères.»

Et, pour donner plus de poids à sa protestation, Caderousse fit encore un pas vers l’abbé qui demeura immobile à sa place, toujours calme et interrogateur.

«Vous mentez! dit l’abbé Busoni, avec un accent d’irrésistible autorité.

– Monsieur l’abbé!…

– Vous mentez! cet homme est encore votre ami, et vous vous servez de lui comme d’un complice peut-être?

– Oh! monsieur l’abbé!…

– Depuis que vous avez quitté Toulon, comment avez-vous vécu? Répondez.

– Comme j’ai pu.

– Vous mentez!» reprit une troisième fois l’abbé avec un accent plus impératif encore.

Caderousse terrifié, regarda le comte.

«Vous avez vécu, reprit celui-ci, de l’argent qu’il vous a donné.

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