Dans l’obscurité devenue familière, l’ouragan s’était calmé, le froid avait cédé la place à la tiédeur: le «jour» de neuf journées commençait. Il y avait encore du travail pour quatre jours terrestres: l’embarquement des charges ioniques, de provisons et d’instruments de valeur. En outre, Erg Noor tenait à emporter quelques effets personnels de l’équipage disparu, pour les remettre, après une désinfection soignée, aux familles des défunts. A l’Ere de l’Anneau, les bagages n’étaient guère encombrants, aussi n’eut-on aucun mal à les transférer à bord de la
Au cinquième jour, on débrancha le courant et le biologiste accompagné de deux volontaires — Key Baer et Ingrid — s’enferma dans le mirador proche de la
Le biologiste s’en approcha, effleura le couvercle et reçut à travers le corps une violente décharge qui lui arracha un cri de douleur. Son bras gauche retomba, paralysé.
Taron, le mécanicien, revêtit un scaphandre antithermique pour épurer le réservoir ià l’azote terrestre et souder le couvercle. On souda aussi les robinets, puis le réservoir fut enveloppé d’un morceau de toile isolante et placé dans la chambre aux collections. La victoire avait coûté cher: le biologiste ne recouvrait pas l’usage de son bras, malgré les efforts du médecin. Eon Tal souffrait beaucoup, mais ne voulait pas renoncer à la visite de l’astronef discoïde. Erg Noor, qui tenait en haute estime son goût insatiable de la recherche, n’eut pas le courage de le laisser à bord de la
L’engin étranger se trouvait plus loin de la
Le disque était profondément engagé dans le sol. Au bas de ce mur métallique, on aperçut une pierre fondue qui s’était étalée comme de la poix.
Les explorateurs mirent des heures à chercher une trappe, un orifice quelconque. Mais l’entrée était camouflée sous l’enduit vert ou fermée sans le moindre joint apparent. On ne trouva ni les trous des instruments d’optique ni les robinets de ventilation. Le bloc de métal paraissait plein. Erg Noor, qui avait prévu la chose, décida de percer l’enveloppe de l’astronef à l’aide du burin électro-hydraulique qui venait à bout des cuirasses les plus résistantes. Après un bref conciliabule, on convint d’entamer le sommet de la spirale. Il devait y avoir là un vide, un conduit ou un passage par lequel on pourrait atteindre les locaux internes de l’astronef sans risquer de buter contre une série de cloisons.
L’étude du disque offrait un grand intérêt. Il renfermait peut-être des appareils et des documents, tout le matériel de ceux qui avaient traversé des gouffres auprès desquels les trajets des astronefs terrestres semblaient de timides excursions.