Vous venez d’entendre les acclamations de Votre peuple, ces acclamations si sinceres, si vraies, qui ne se font entendre qu’aux Monarques cheris. Vous en etes profondement touche; Votre grand coeur eprouve en ce moment la plus douce des jouissances, la certitude que Vous faites reellement tout le bien, que Vous voulez faire, et ces cris de joie et ces preuves de notre amour ne sont qu’un echantillon de ce qui se passera dans chaque province que V. M. honorera de sa presence. Sire, transportez-Vous en idee sur chaque point de Votre vaste Empire, voyez en cet instant tout Votre peuple a Vos pieds, voyez chacun de Vos sujets Vous remercier pour un bienfait particulier. Le possesseur des terres de cette province Vous est redevable de la diminution des impots, l’homme de lettres du retablissement de la litterature, le negociant de la liberte du commerce, l’artisan du reveil de l’industrie, le cultivateur – le cultivateur a qui le systeme feodal n’a presque laisse qu’une existence precaire – Sire, Vous, Vous ne le meprisez pas, une puissance invisible lui a trahi le secret de Votre coeur: deja le pere de famille jette le premier coup d’oeil serein sur ses enfants. Jouissez, Sire, de ces beaux fruits de Vos soins, de Vos veilles, de Votre amour; savourez la jouissance de faire tout notre bonheur.