"Ne l'écoute pas !" dit abruptement Harry."Frappe-le !"
"J'ai vu tes rêves, Ronald Weasley, et j'ai vu tes craintes. Tout ce que tu désires est possible, mais tout ce que tu redoutes aussi..."
"Frappe!" cria Harry, sa voix se répandant aux arbres alentours, la pointe de l'épée tremblait, et Ron regardait dans les yeux de Jedusor.
"Moins d'amour, toujours, d'une mère qui voulait une fille...Moins d'amour, maintenant, par la femme qui préfère ton ami...bon second, toujours, éternellement éclipsé..."
"Ron, frappe-le maintenant !" beugla Harry: il pouvait sentir le loquet tremblant dans sa prise et était effrayé par ce qui arrivait. Ron éleva l'épée toujours plus haut, et comme il continuait, les yeux écarlates de Jedusor brillèrent.
"En dehors des deux fenêtres du loquet, à l'extérieur de ces yeux, fleurirent comme deux bulles grotesques, les têtes de Harry et Hermione, bizarrement déformées.
Ron hurla sur le coup et recula comme les visages fleurissaient hors du loquet, d'abord des poitrines, alors des tailles, puis des jambes, jusqu'à ce qu'ils se tiennent debout dans le loquet, côte à côte comme des arbres avec une racine commune, oscillant par dessus Ron et le vrai Harry, qui avait arraché ses doigts du médaillon qui s'était soudainement mis à la brûler comme chauffé à blanc.
"Ron!" cria-t-il, mais le Jédusor-Harry parlait maintenant avec la voix de Voldemort et Ron regardait, hypnotisé, son visage.
"Pourquoi revenir ? Nous sommes mieux sans toi, plus heureux sans toi, content de ton absence...Nous rigolons de ta stupidité, ta couardise, ta présomption…"
"Présomption!" reprit le Jedusor-Hermione, qui était plus belle mais plus terrible que la vraie Hermione: elle se balançait, ricanant, devant Ron, qui semblait terrifié, l'épée penchant inutilement à son côté"
"Qui pouvait te voir, qui aurait jamais posé un regard sur toi, à côté du fameux Harry Potter ? Que n’as tu jamais fait, comparé à "l'élu" Qu'est-ce que tu es comparé au
"garçon qui a survécu" ?
"Ron frappe le, FRAPPE LE !" criait Harry, mais Ron ne bougeait pas. Ses yeux étaient grands ouverts, et le Jédusor-Harry et la Jedusor-Hermione, se reflétaient en lui, leurs cheveux ondulant comme des flammes, leurs yeux rougeoyants, leurs voix s'élevant dans un duo maléfique.
"Ta mère a avoué," souria Jedusor-Harry l'air méprisant, tandis que la fausse Hermione se moquait," qu'elle m'aurait préféré en tant que fils, qu'elle serait heureuse d'échanger..."
"Qui le préfèrerait, quelle femme voudrait de toi, tu n'es rien, rien comparé à lui,"
chantonnait la fausse Hermione, et elle s'étira comme un serpent et s'entrelaça autour du faux Harry, l'enveloppant dans une étroite étreinte : leurs lèvres se rencontrèrent.
Par terre devant eux, le visage de Ron se remplit d'angoisse. Il souleva haut l'épée, ses Harry Potter et les Reliques de la Mort
6
Harry Potter et les Reliques de la Mort
bras tremblants.
"Fais le, Ron!" cria Harry.
"Ron regarda vers lui, et Harry pensait avoir vu une trace écarlate dans ses yeux
"Ron … ?"
L'épée étincela, chuta: Harry se tira hors de son chemin, il y eut un bruit métallique et un long cri perçant.
Harry tournant autour, glissant sur la neige, baguette en main prêt à se défendre, mais il n'y avait rien à combattre.
Les monstrueuses versions de lui même et de Hermione étaient parties: il y avait seulement Ron, debout là avec l'épée tenant faiblement dans sa main, regardant vers le bas les restes brisés du loquet sur la roche plate.
Lentement, Harry marcha vers lui, sachant difficilement quoi dire ou faire. Ron respirait fortement: ses yeux n'étaient plus rouges du tout, mais avaient leur couleur normale, le bleu, ils étaient mouillés aussi.
Harry se pencha, prétendant n'avoir rien vu, et ramassa l'Horcruxe cassé. Ron avait transpercé le verre des deux fenêtres:les yeux de Jedusor étaient partis, et la doublure de soie du loquet fumait légèrement. La chose qui habitait dans l'Horcruxe s'était évanouie; torturer Ron avait été son acte final. L'épée fit un bruit métallique lorsque Ron la laissa tomber. Il tomba à genoux, la tête dans ses bras. Il tremblait, mais non à cause, Harry le réalisa, du froid.
Harry enfonça le loquet cassé dans sa poche, s'agenouillant à côté de Ron, et plaça prudemment une main sur son épaule. Il prit comme un bon signe que Ron ne la retirait pas.
"Après que tu sois parti,"dit-il dans une voix basse, reconnaissant du fait que le visage de Ron était caché,"elle pleura durant une semaine. Probablement plus longtemps, seulement elle ne voulait pas que je m'en aperçoive... Il y eut un tas de nuits où nous ne nous sommes même pas adressé la parole. Avec ton départ..."
Il ne pouvait pas finir; c'est maintenant que Ron était de nouveau là que Harry réalisa combien son absence leurs avait coûté.
"Elle est comme ma soeur," continua-t-il. "Je l'aime comme une soeur et je crois qu'elle ressent la même chose pour moi. Ca a toujours été comme ça. Je pensais que tu le savais."