Читаем Harry Potter et l'Ordre du Phénix полностью

Pour toute réponse, je te dirai que ma priorité était de te garder en vie. Personne d’autre, à ma connaissance, ne courait d’aussi grands dangers que toi. Voldemort avait été vaincu quelques heures auparavant mais ses partisans – dont beaucoup étaient aussi redoutables que lui – se trouvaient toujours en liberté, furieux, désespérés, violents. Il fallait aussi que je prenne ma décision en fonction des années à venir. Étais-je convaincu que Voldemort avait disparu à tout jamais ? Non. J’ignorais combien de temps s’écoulerait avant son retour, dix ans, vingt ans, cinquante ans, mais je savais qu’il reviendrait et, le connaissant comme je le connais, j’étais également certain qu’il ne trouverait pas le repos tant qu’il n’aurait pas réussi à te tuer.

Je savais que la connaissance de Voldemort en matière de magie dépasse sans doute celle de tous les sorciers actuels. Je savais que même mes sortilèges les plus complexes et les plus puissants ne seraient pas invincibles s’il retrouvait tous ses pouvoirs.

Mais ce que je savais aussi, c’était que Voldemort avait une faiblesse. J’ai donc pris ma décision. Tu serais protégé par une ancienne magie qu’il connaît mais qu’il méprise, une magie qu’il a toujours sous-estimée – à ses dépens. Je parle bien sûr du fait que ta mère est morte pour te sauver la vie. Elle t’a ainsi doté d’une protection durable qu’il n’avait pas prévue et qui, aujourd’hui encore, coule dans tes veines. J’ai donc placé ma confiance dans le sang de ta mère. Je t’ai amené à sa sœur, sa seule parente encore vivante.

– Elle ne m’aime pas, dit aussitôt Harry. Elle s’en fiche complètement de…

– Mais elle t’a quand même recueilli, l’interrompit Dumbledore. À contrecœur, peut-être, contre sa volonté, avec fureur, amertume… Il n’en reste pas moins qu’elle t’a accepté et en agissant ainsi, elle a scellé le sort par lequel je te protégeais. Le sacrifice de ta mère avait fait de ce lien du sang le plus puissant bouclier que je pouvais t’offrir.

– Je ne vois toujours pas…

– Tant que tu pourras considérer comme ta maison le lieu où réside le sang de ta mère, il sera impossible à Voldemort de t’atteindre ou de te faire du mal en cet endroit-là. Il a versé le sang de ta mère, mais ce sang vit en toi et en sa sœur, il est devenu ton refuge. Tu n’as besoin de retourner là-bas qu’une fois par an mais aussi longtemps que cette maison reste la tienne, Voldemort ne peut rien contre toi lorsque tu t’y trouves. Ta tante le sait. Je lui ai expliqué ce que j’avais fait dans la lettre que je lui ai laissée devant sa porte, quand je t’ai déposé chez elle. Elle sait qu’en t’accueillant sous son toit, elle t’a gardé en vie pendant quinze ans.

– Attendez, dit Harry. Attendez un peu.

Il se redressa sur sa chaise et regarda Dumbledore dans les yeux.

– Vous lui avez envoyé une Beuglante. Vous lui disiez de se souvenir… C’était votre voix…

– J’ai pensé, répondit Dumbledore en inclinant légèrement la tête, qu’elle aurait peut-être besoin de s’entendre rappeler le pacte qu’elle avait conclu en te prenant chez elle. Je me doutais que l’attaque des Détraqueurs lui redonnerait conscience des dangers qu’elle courait en t’acceptant comme son fils adoptif.

– C’est ce qui s’est passé, répondit Harry à mi-voix. Enfin, c’est plutôt mon oncle qui a réagi. Il voulait me chasser. Mais après la Beuglante, elle… elle a dit que je devais rester.

Il contempla un instant le tapis, puis ajouta :

– Mais qu’est-ce que tout cela a à voir avec… ?

Il n’arrivait pas à prononcer le nom de Sirius.

– Il y a cinq ans, donc, reprit Dumbledore comme s’il ne s’était pas interrompu, tu es arrivé à Poudlard, sans doute pas aussi heureux, ni aussi bien nourri que je l’aurais souhaité mais vivant et en assez bonne santé. Tu n’étais pas un petit prince gâté mais tu me semblais dans un état aussi satisfaisant que possible, compte tenu des circonstances. Jusque-là, mon plan avait bien marché.

Ensuite… tu te souviens aussi bien que moi de ce qui s’est passé au cours de ta première année à Poudlard. Tu as magnifiquement relevé le défi qui t’était lancé et plus tôt – beaucoup plus tôt – que je ne l’avais prévu, tu t’es retrouvé face à Voldemort. À nouveau, tu as survécu. Mieux encore, tu l’as une fois de plus empêché de regagner son pouvoir et sa force. Tu t’es battu comme l’aurait fait un homme accompli. J’étais… plus fier de toi que je ne saurais le dire.

Pourtant, il y avait un défaut dans ce merveilleux plan que j’avais établi. Un défaut manifeste dont je n’ignorais pas, même à ce moment-là, qu’il pourrait tout détruire. Mais, sachant à quel point il était important que ce plan réussisse, j’étais décidé à ne pas laisser ce défaut le compromettre. J’étais le seul à pouvoir empêcher cela, ce serait donc à moi d’être suffisamment fort. C’est alors que j’ai subi mon premier test, lorsque tu étais couché à l’infirmerie, affaibli par ton combat contre Voldemort.

– Je ne comprends rien du tout à ce que vous dites, l’interrompit Harry.

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Денис Ратманов

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