Читаем Harry Potter et l'Ordre du Phénix полностью

Sans dire un mot, Harry se retourna vers la silhouette gigantesque endormie sur le sol. À la différence de Hagrid, qui avait simplement l’apparence d’un homme de très grande taille, Graup était étrangement difforme. Ce que Harry avait pris pour un gros rocher couvert de mousse, à gauche du monticule, était en réalité la tête de Graup. Beaucoup plus grande par rapport à son corps que celle d’un humain, elle était parfaitement ronde et recouverte d’une toison de boucles courtes et serrées d’une couleur de fougère. L’ourlet d’une oreille unique, grande et charnue, était visible au sommet de sa tête qui paraissait attachée directement aux épaules comme s’il n’avait quasiment pas eu de cou, à la manière de l’oncle Vernon. Son dos, recouvert d’une espèce de blouse sale et brunâtre constituée de peaux de bêtes grossièrement cousues, était très large et semblait mettre à mal les coutures rudimentaires qui maintenaient les peaux attachées. Les jambes étaient repliées sous le corps et Harry voyait la plante de ses énormes pieds, nus et crasseux, semblables à deux luges posées l’une sur l’autre.

– Vous voulez qu’on lui apprenne des choses ? dit Harry d’une voix caverneuse.

Il comprenait maintenant ce que signifiait l’avertissement de Firenze. « Sa tentative est vouée à l’échec. Il ferait mieux d’abandonner. » Bien sûr, toutes les autres créatures de la forêt avaient dû entendre parler des vains efforts de Hagrid pour apprendre l’anglais à Graup.

– Oui, même si vous lui parlez juste un petit peu, répondit Hagrid avec espoir. Je me dis que s’il a l’occasion de bavarder avec des gens, il comprendra mieux qu’on l’aime vraiment et qu’on tient à le garder parmi nous.

Harry lança un coup d’œil à Hermione qui le regarda à son tour à travers ses doigts écartés.

– Ça nous ferait presque regretter Norbert le dragon, dit-il et Hermione fut secouée d’un petit rire.

– Alors, vous voulez bien le faire ? demanda Hagrid qui ne semblait pas avoir entendu ce que Harry venait de dire.

– Nous allons…, répondit Harry, déjà lié par sa promesse. Nous allons essayer.

– Je savais que je pouvais compter sur toi, Harry, dit Hagrid.

Il eut un sourire larmoyant et s’épongea à nouveau le visage avec son mouchoir.

– Mais je ne veux pas que tu te donnes trop de mal… Je sais bien qu’il y a les examens… Si tu pouvais juste venir faire un tour avec ta cape d’invisibilité, disons une fois par semaine, et bavarder un peu avec lui… Bon, je vais le réveiller maintenant… Pour vous présenter…

– Que, quoi… non ! s’exclama Hermione en se levant d’un bond. Hagrid, non, ne le réveillez pas, nous n’avons vraiment pas besoin de…

Mais Hagrid avait déjà enjambé le grand tronc d’arbre couché devant eux et s’avançait vers Graup. Lorsqu’il fut arrivé à environ trois mètres, il ramassa par terre une longue branche cassée, adressa par-dessus son épaule un sourire rassurant à Harry et à Hermione puis donna un coup sec dans le dos de Graup avec l’extrémité de la branche.

Le géant poussa un rugissement qui résonna dans le silence de la forêt. Des oiseaux posés au faîte des arbres s’envolèrent en pépiant tandis que sous les yeux de Harry et d’Hermione, le géant faisait trembler le sol en y posant sa main énorme pour s’aider à se redresser sur les genoux. Il tourna la tête pour voir ce qui l’avait dérangé.

– Ça va, Graupy ? dit Hagrid d’une voix faussement joyeuse.

Il recula en brandissant sa branche, prêt à en donner un nouveau coup à Graup.

– Tu as bien dormi ?

Harry et Hermione battirent en retraite le plus loin possible sans perdre le géant de vue. Graup s’était agenouillé entre deux arbres qu’il n’avait pas encore déracinés. Ils contemplèrent sa tête ronde et immense qui ressemblait à une pleine lune grisâtre, suspendue dans l’obscurité de la clairière. C’était comme si ses traits avaient été taillés dans une grosse boule de pierre. Le nez était court, informe, la bouche de travers et pleine de dents jaunes et irrégulières de la taille d’une brique. À moitié collés par le sommeil, ses yeux, petits pour un géant, avaient la couleur marron-vert de la vase. Graup leva ses grosses mains et se frotta vigoureusement les paupières avec des jointures aussi grosses qu’une balle de cricket puis, soudain, il se mit debout avec une rapidité et une agilité surprenantes.

– Oh, là, là, couina Hermione, terrifiée, à côté de Harry.

Les arbres auxquels étaient attachées les cordes qui retenaient Graup par les poignets et les chevilles grincèrent dangereusement. Comme Hagrid l’avait dit, il devait faire au moins cinq mètres de hauteur. Jetant un regard vitreux autour de lui, Graup tendit une main de la taille d’un parasol, attrapa un nid d’oiseau au sommet d’un grand pin et le retourna avec un rugissement mécontent en constatant qu’il ne contenait aucun oiseau. Des œufs tombèrent comme des grenades et Hagrid se protégea la tête de ses bras.

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Денис Ратманов

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