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Quand un roi perd la France

Dans ce septième et dernier volume desRois maudits, c'est le règne de Jean II qui est retracé. L'Histoire a surnommé ce roi Jean le Bon, mais ce monarque fut, en fait, aussi vaniteux et cruel qu'indécis et incapable. La France est, à l'époque, en crise : les clans et les factions se disputent le pays, l'Angleterre revendique le royaume, les impôts sont écrasants, la peste fait des ravages et le roi accumule les erreurs. On suit, à travers le récit d'un haut personnage de l'époque, l'évolution du règne. Une épopée malheureuse et sanglante qui va mener le roi au désastre de la bataille de Poitiers où il sera fait prisonnier des Anglais.

Maurice Druon

Историческая проза18+
<p><strong>QUAND UN ROI PERD LA FRANCE</strong></p>

« Notre plus longue guerre, la guerre de Cent Ans, n’a été qu’un débat judiciaire, entrecoupé de recours aux armes. »

Paul Claudel
<p><strong>INTRODUCTION</strong></p>

Les tragédies de l’Histoire révèlent les grands hommes : mais ce sont les médiocres qui provoquent les tragédies.

Au début du XIVème siècle, la France est le plus puissant, le plus peuplé, le plus actif, le plus riche des royaumes chrétiens, celui dont les interventions sont redoutées, les arbitrages respectés, la protection recherchée. Et l’on peut penser que s’ouvre pour l’Europe un siècle français.

Qu’est-ce donc qui fait, quarante ans après, que cette même France est écrasée sur les champs de bataille par une nation cinq fois moins nombreuse, que sa noblesse se partage en factions, que sa bourgeoisie se révolte, que son peuple succombe sous l’excès de l’impôt, que ses provinces se détachent les unes des autres, que des bandes de routiers s’y livrent au ravage et au crime, que l’autorité y est bafouée, la monnaie dégradée, le commerce paralysé, la misère et l’insécurité partout installées ? Pourquoi cet écroulement ? Qu’est-ce donc qui a retourné le destin ?

C’est la médiocrité. La médiocrité de quelques rois, leur infatuation vaniteuse, leur légèreté aux affaires, leur inaptitude à bien s’entourer, leur nonchalance, leur présomption, leur incapacité à concevoir de grands desseins ou seulement à poursuivre ceux conçus avant eux.

Rien ne s’accomplit de grand, dans l’ordre politique, et rien ne dure, sans la présence d’hommes dont le génie, le caractère, la volonté inspirent, rassemblent et dirigent les énergies d’un peuple.

Tout se défait dès lors que des personnages insuffisants se succèdent au sommet de l’État. L’unité se dissout quand la grandeur s’effondre.

La France, c’est une idée qui épouse l’Histoire, une idée volontaire qui, à partir de l’an mille, habite une famille régnante et qui se transmet si opiniâtrement de père à fils que la primogéniture dans la branche aînée devient rapidement une légitimité suffisante.

La chance, certes, y eut sa part, comme si le destin voulait favoriser, à travers une dynastie robuste, cette nation naissante. De l’élection du premier Capétien à la mort de Philippe le Bel, onze rois seulement en trois siècles et quart, et chacun laissant un héritier mâle.

Oh ! tous ces souverains ne furent pas des aigles. Mais, presque toujours, à l’incapable ou à l’infortuné succède immédiatement, comme par une grâce du ciel, un monarque de haute stature ; ou bien un grand ministre gouverne au lieu et place d’un prince défaillant.

La toute jeune France manque de périr dans les mains de Philippe Ier, homme de petits vices et de vaste incompétence. Survient alors le gros Louis VI, l’infatigable, qui trouve, à son avènement, un pouvoir menacé à cinq lieues de Paris, et le laisse, à sa mort, restauré ou établi jusque aux Pyrénées. L’incertain, l’inconséquent Louis VII engage le royaume dans les désastreuses aventures d’outre-mer ; mais l’abbé Suger maintient, au nom du monarque, la cohésion et l’activité du pays.

Et puis la chance de la France, chance répétitive, c’est d’avoir ensuite, répartis entre la fin du XIIème siècle et le début du XIVème, trois souverains de génie ou d’exception, chacun servi par une assez longue durée au trône – quarante-trois ans, quarante et un ans, vingt-neuf ans de règne – pour que son dessein principal devienne irréversible. Trois hommes de nature et de vertus bien différentes, mais tous trois très au-dessus du commun des rois.

Philippe Auguste, forgeron de l’Histoire, commence, autour et au-delà des possessions royales, à sceller réellement l’unité de la patrie. Saint Louis, illuminé par la piété, commence d’établir, autour de la justice royale, l’unité du droit. Philippe le Bel, gouvernant supérieur, commence d’imposer, autour de l’administration royale, l’unité de l’État. Aucun n’eut pour souci premier de plaire, mais celui d’être agissant et efficace. Chacun dut avaler l’amer breuvage de l’impopularité. Mais ils furent plus regrettés après leur mort qu’ils n’avaient été, de leur vivant, décriés, moqués ou haïs. Et surtout ce qu’ils avaient voulu se mit à exister.

Une patrie, une justice, un État : les fondements définitifs d’une nation. La France, avec ces trois suprêmes artisans de l’idée française, était sortie du temps des virtualités. Consciente de soi, elle s’affirmait dans le monde occidental comme une réalité indiscutable et rapidement prééminente.

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