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En vain le capitaine le menaça-t-il de le jeter par-dessus bord, en vain suspendit-on un sabre d’abordage au-dessus de ses poignets nus; Queequeg était fils de roi et Queequeg était inébranlable. Frappé par cette intrépidité désespérée et par ce désir farouche de voir la chrétienté, le capitaine s’adoucit enfin et lui dit de se considérer comme chez lui à bord. Toutefois ce superbe jeune sauvage, ce prince de Galles des mers, ne vit jamais la cabine du capitaine. Il fut inscrit comme matelot et on fit de lui un baleinier. Mais tel le tsar Pierre qui était satisfait de travailler sur n’importe quel chantier naval des villes étrangères, Queequeg ne reculait devant aucun travail prétendu ignoble, s’il pouvait acquérir ainsi l’heureux pouvoir de rapporter quelque lumière à ses ignorants compatriotes. Car, me dit-il, il était poussé par un désir profond d’apprendre des chrétiens les arts qui auraient ajouté au bonheur des siens et, qui plus est, les auraient rendus meilleurs. Mais hélas! les habitudes des baleiniers eurent tôt fait de le convaincre que les chrétiens pouvaient être à la fois malheureux et méchants; infiniment plus que tous les païens de son père. Arrivé enfin dans le vieux Sag Harbor, il vit ce que les marins y faisaient puis, allant à Nantucket, il vit à quoi ils dépensaient leurs paies là aussi, et le pauvre Queequeg considéra la cause comme perdue. Il pensa: c’est un monde pourri sous tous les méridiens et je mourrai païen.

Ainsi, bien qu’il restât en son cœur un idolâtre convaincu il vivait cependant parmi ces chrétiens, portait les mêmes vêtements qu’eux et s’efforçait de parler leur charabia. C’est pourquoi il avait d’étranges manières bien qu’il eût quitté son pays depuis un certain temps déjà.

Je lui demandai allusivement s’il ne se proposait pas d’y retourner et de s’y faire couronner puisque selon les dernières nouvelles qu’il avait eues son père était bien vieux et affaibli, ce qui laissait à croire qu’il devait être mort à présent. Il me répondit que non, pas encore; et il ajouta qu’il craignait que la chrétienté, ou plutôt les chrétiens, l’aient rendu indigne d’accéder à ce trône pur et sans tache où trente rois païens l’avaient précédé. Mais il s’en retournerait une fois ou l’autre, ajouta-t-il, dès qu’il se sentirait comme baptisé à nouveau. Pour le moment, il se proposait de naviguer et de jeter sa gourme dans les quatre océans. On avait fait de lui un harponneur, et son fer à présent lui tenait lieu de sceptre.

Je lui demandai quels seraient éventuellement ses projets immédiats de déplacement. Il me répondit: retourner à nouveau à la mer, sa vocation première. Sur ce, je lui déclarai que moi-même je souhaitais m’embarquer pour la pêche à la baleine, l’informai de mon intention de faire voile depuis Nantucket car c’était le port offrant le plus de ressources pour le départ d’un baleinier aventureux. Il résolut aussitôt de m’accompagner sur cette île, d’embarquer sur le même navire, de prendre les mêmes heures de quart, la même pirogue, de faire gamelle avec moi, bref de partager en tout mon sort et, mes deux mains dans les siennes, de plonger avec moi courageusement dans les hasards de ce monde et de l’autre. À tout cela je consentis avec joie, car, indépendamment de l’affection que j’éprouvais désormais pour Queequeg, il était un harponneur chevronné et, en tant que tel, ne pouvait manquer d’être du plus grand secours à quelqu’un qui, comme moi, ignorait tout des mystères de la pêche à la baleine, bien que la mer me fût une vieille connaissance à la façon dont peut la connaître un marin marchand.

Son histoire prit fin avec une mourante dernière bouffée de pipe, Queequeg me donna l’accolade, pressa son front contre le mien et souffla la lumière, nous nous retournâmes chacun vers les bords du lit et nous endormîmes aussitôt.

<p id="_Toc186187833">CHAPITRE XIII <emphasis>La brouette</emphasis></p>

Le lendemain matin lundi, après avoir déposé la tête réduite chez un coiffeur en guise de tête à perruque, je réglai ma note et celle de mon camarade, avec l’argent de ce dernier toutefois. Le ricanant patron, ainsi que ses hôtes, paraissaient au comble de l’amusement devant la soudaine amitié qui était née entre Queequeg et moi, d’autant plus que les histoires à dormir debout que Peter Coffin m’avait contées à son sujet m’avaient fortement effrayé à l’égard de celui-là même dont je faisais à présent mon compagnon.

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