Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

«Monsieur, dit d’Avrigny à Villefort, en parlant à haute voix de façon que tout le monde l’entendît, le pauvre Barrois était trop sédentaire depuis quelques années: lui, qui aimait tant avec son maître à courir à cheval ou en voiture les quatre coins de l’Europe, il s’est tué à ce service monotone autour d’un fauteuil. Le sang est devenu lourd. Il était replet, il avait le cou gros et court, il a été frappé d’une apoplexie foudroyante, et l’on m’est venu avertir trop tard.

«À propos, ajouta-t-il tout bas, ayez bien soin de jeter cette tasse de violettes dans les cendres.»

Et le docteur, sans toucher la main de Villefort, sans revenir un seul instant sur ce qu’il avait dit, sortit escorté par les larmes et les lamentations de tous les gens de la maison.

Le soir même, tous les domestiques de Villefort, qui s’étaient réunis dans la cuisine et qui avaient longuement causé entre eux, vinrent demander à Mme de Villefort la permission de se retirer. Aucune instance, aucune proposition d’augmentation de gages ne les put retenir; à toutes paroles ils répondaient:

«Nous voulons nous en aller parce que la mort est dans la maison.»

Ils partirent donc, malgré les prières qu’on leur fit, témoignant que leurs regrets étaient vifs de quitter de si bons maîtres, et surtout Mlle Valentine, si bonne, si bienfaisante et si douce.

Villefort, à ces mots, regarda Valentine.

Elle pleurait.

Chose étrange! à travers l’émotion que lui firent éprouver ces larmes, il regarda aussi Mme de Villefort, et il lui sembla qu’un sourire fugitif et sombre avait passé sur ses lèvres minces, comme ces météores qu’on voit glisser, sinistres, entre deux nuages, au fond d’un ciel orageux.

<p>LXXXI. La chambre du boulanger retiré</p>

Le soir même du jour où le comte de Morcerf était sorti de chez Danglars avec une honte et une fureur que rend concevables la froideur du banquier, M. Andrea Cavalcanti, les cheveux frisés et luisants, les moustaches aiguisées, les gants blancs dessinant les ongles, était entré, presque debout sur son phaéton, dans la cour du banquier de la Chaussée-d’Antin.

Au bout de dix minutes de conversation au salon, il avait trouvé le moyen de conduire Danglars dans une embrasure de fenêtre, et là, après un adroit préambule, il avait exposé les tourments de sa vie, depuis le départ de son noble père. Depuis le départ, il avait, disait-il, dans la famille du banquier, où l’on avait bien voulu le recevoir comme un fils, il avait trouvé toutes les garanties de bonheur qu’un homme doit toujours rechercher avant les caprices de la passion, et, quant à la passion elle-même, il avait eu le bonheur de la rencontrer dans les beaux yeux de Mlle Danglars.

Danglars écoutait avec l’attention la plus profonde, il y avait déjà deux ou trois jours qu’il attendait cette déclaration, et lorsqu’elle arriva enfin, son œil se dilata autant qu’il s’était couvert et assombri en écoutant Morcerf.

Cependant, il ne voulut point accueillir ainsi la proposition du jeune homme sans lui faire quelques observations de conscience.

«Monsieur Andrea, lui dit-il, n’êtes-vous pas un peu jeune pour songer au mariage?

– Mais non, monsieur, reprit Cavalcanti, je ne trouve pas, du moins: en Italie, les grands seigneurs se marient jeunes, en général; c’est une coutume logique. La vie est si chanceuse que l’on doit saisir le bonheur aussitôt qu’il passe à notre portée.

– Maintenant, monsieur, dit Danglars, en admettant que vos propositions, qui m’honorent, soient agréées de ma femme et de ma fille, avec qui débattrions-nous les intérêts? C’est, il me semble, une négociation importante que les pères seuls savent traiter convenablement pour le bonheur de leurs enfants.

– Monsieur, mon père est un homme sage, plein de convenance et de raison. Il a prévu la circonstance probable où j’éprouverais le désir de m’établir en France: il m’a donc laissé en partant, avec tous les papiers qui constatent mon identité, une lettre par laquelle il m’assure, dans le cas où je ferais un choix qui lui soit agréable, cent cinquante mille livres de rente, à partir du jour de mon mariage. C’est, autant que je puis juger, le quart du revenu de mon père.

– Moi, dit Danglars, j’ai toujours eu l’intention de donner à ma fille cinq cent mille francs en la mariant; c’est d’ailleurs ma seule héritière.

– Eh bien, dit Andrea, vous voyez, la chose serait pour le mieux, en supposant que ma demande ne soit pas repoussée par Mme la baronne Danglars et par Mlle Eugénie. Nous voilà à la tête de cent soixante-quinze mille livres de rente. Supposons une chose, que j’obtienne du marquis qu’au lieu de me payer la rente il me donne le capital (ce ne serait pas facile, je le sais bien, mais enfin cela se peut), vous nous feriez valoir ces deux ou trois millions, et deux ou trois millions entre des mains habiles peuvent toujours rapporter dix pour cent.

– Je ne prends jamais qu’à quatre, dit le banquier, et même à trois et demi. Mais à mon gendre, je prendrais à cinq, et nous partagerions les bénéfices.

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