Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

Danglars comprit que, s’il continuait la conversation sur le ton qu’il l’avait entreprise, la chose pourrait mal tourner pour lui.

«Monsieur le comte, dit-il, vous devez être à bon droit surpris de ma réserve, je comprends cela; aussi, croyez bien que moi, tout le premier, je m’en afflige; croyez bien qu’elle m’est commandée par des circonstances impérieuses.

– Ce sont là des propos en l’air, mon cher monsieur, dit le comte, et dont pourrait peut-être se contenter le premier venu; mais le comte de Morcerf n’est pas le premier venu; et quand un homme comme lui vient trouver un autre homme, lui rappelle la parole donnée, et que cet homme manque à sa parole, il a le droit d’exiger en place qu’on lui donne au moins une bonne raison.»

Danglars était lâche, mais il ne le voulait point paraître: il fut piqué du ton que Morcerf venait de prendre.

«Aussi n’est-ce pas la bonne raison qui me manque, répliqua-t-il.

– Que prétendez-vous dire?

– Que la bonne raison, je l’ai, mais qu’elle est difficile à donner.

– Vous sentez cependant, dit Morcerf, que je ne puis me payer de vos réticences; et une chose, en tout cas, me paraît claire, c’est que vous refusez mon alliance.

– Non, monsieur, dit Danglars, je suspends ma résolution, voilà tout.

– Mais vous n’avez cependant pas la prétention, je le suppose, de croire que je souscrive à vos caprices, au point d’attendre tranquillement et humblement le retour de vos bonnes grâces?

– Alors, monsieur le comte, si vous ne pouvez attendre, regardons nos projets comme non avenus.»

Le comte se mordit les lèvres jusqu’au sang pour ne pas faire l’éclat que son caractère superbe et irritable le portait à faire; cependant, comprenant qu’en pareille circonstance le ridicule serait de son côté, il avait déjà commencé à gagner la porte du salon, lorsque, se ravisant, il revint sur ses pas.

Un nuage venait de passer sur son front, y laissant, au lieu de l’orgueil offensé, la trace d’une vague inquiétude.

«Voyons, dit-il, mon cher Danglars, nous nous connaissons depuis de longues années, et, par conséquent, nous devons avoir quelques ménagements l’un pour l’autre. Vous me devez une explication, et c’est bien le moins que je sache à quel malheureux événement mon fils doit la perte de vos bonnes intentions à son égard.

– Ce n’est point personnel au vicomte, voilà tout ce que je puis vous dire, monsieur, répondit Danglars, qui redevenait impertinent en voyant que Morcerf s’adoucissait.

– Et à qui donc est-ce personnel?» demanda d’une voix altérée Morcerf, dont le front se couvrit de pâleur.

Danglars, à qui aucun de ces symptômes n’échappait, fixa sur lui un regard plus assuré qu’il n’avait coutume de le faire.

«Remerciez-moi de ne pas m’expliquer davantage», dit-il.

Un tremblement nerveux, qui venait sans doute d’une colère contenue, agitait Morcerf.

«J’ai le droit, répondit-il en faisant un violent effort sur lui-même, j’ai le projet d’exiger que vous vous expliquiez; est-ce donc contre Mme de Morcerf que vous avez quelque chose? Est-ce ma fortune qui n’est pas suffisante? Sont-ce mes opinions qui, étant contraires aux vôtres…

– Rien de tout cela, monsieur, dit Danglars; je serais impardonnable, car je me suis engagé connaissant tout cela. Non, ne cherchez plus, je suis vraiment honteux de vous faire faire cet examen de conscience; restons-en là, croyez-moi. Prenons le terme moyen du délai, qui n’est ni une rupture, ni un engagement. Rien ne presse, mon Dieu! Ma fille a dix-sept ans, et votre fils vingt et un. Pendant notre halte, le temps marchera, lui; il amènera les événements; les choses qui paraissent obscures la veille sont parfois trop claires le lendemain; parfois ainsi, en un jour, tombent les plus cruelles calomnies.

– Des calomnies, avez-vous dit, monsieur! s’écria Morcerf en devenant livide. On me calomnie, moi!

– Monsieur le comte, ne nous expliquons pas, vous dis-je.

– Ainsi, monsieur, il me faudra subir tranquillement ce refus?

– Pénible surtout pour moi, monsieur. Oui, plus pénible pour moi que pour vous, car je comptais sur l’honneur de votre alliance, et un mariage manqué fait toujours plus de tort à la fiancée qu’au fiancé.

– C’est bien, monsieur, n’en parlons plus», dit Morcerf.

Et froissant ses gants avec rage, il sortit de l’appartement.

Danglars remarqua que, pas une seule fois, Morcerf n’avait osé demander si c’était à cause de lui, Morcerf, que Danglars retirait sa parole.

Le soir il eut une longue conférence avec plusieurs amis, et M. Cavalcanti, qui s’était constamment tenu dans le salon des dames, sortit le dernier de la maison du banquier.

Le lendemain, en se réveillant, Danglars demanda les journaux, on les lui apporta aussitôt: il en écarta trois ou quatre et prit l’Impartial.

C’était celui dont Beauchamp était le rédacteur-gérant.

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