Читаем Le Comte de Monte-Cristo. Tome IV полностью

Franz lut ces derniers mots d’une voix si étranglée, qu’à peine on put les entendre; et après les avoir lus il s’arrêta, passant sa main sur ses yeux comme pour en chasser un nuage.

Mais, après un instant de silence, il continua:

«Le président remonta l’escalier, après avoir repoussé son épée dans sa canne; une trace de sang marquait son chemin dans la neige. Il n’était pas encore en haut de l’escalier, qu’il entendit un clapotement sourd dans l’eau: c’était le corps du général que les témoins venaient de précipiter dans la rivière après avoir constaté la mort.

«Le général a donc succombé dans un duel loyal, et non dans un guet-apens, comme on pourrait le dire.

«En foi de quoi nous avons signé le présent pour établir la vérité des faits, de peur qu’un moment n’arrive où quelqu’un des acteurs de cette scène terrible ne se trouve accusé de meurtre avec préméditation ou de forfaiture aux lois de l’honneur.

«Signé: BEAUREGARD, DUCHAMPY et LECHARPEL.»

Quand Franz eut terminé cette lecture si terrible pour un fils, quand Valentine, pâle d’émotion, eut essuyé une larme, quand Villefort, tremblant et blotti dans un coin, eut essayé de conjurer l’orage par des regards suppliants adressés au vieillard implacable:

«Monsieur, dit d’Épinay à Noirtier, puisque vous connaissez cette terrible histoire dans tous ses détails, puisque vous l’avez fait attester par des signatures honorables, puisque enfin vous semblez vous intéresser à moi, quoique votre intérêt ne se soit encore révélé que par la douleur, ne me refusez pas une dernière satisfaction, dites-moi le nom du président du club, que je connaisse enfin celui qui a tué mon pauvre père.»

Villefort chercha, comme égaré, le bouton de la porte. Valentine, qui avait compris avant tout le monde la réponse du vieillard, et qui souvent avait remarqué sur son avant-bras la trace de deux coups d’épée, recula d’un pas en arrière.

«Au nom du Ciel! mademoiselle, dit Franz, s’adressant à sa fiancée, joignez-vous à moi, que je sache le nom de cet homme qui m’a fait orphelin à deux ans.»

Valentine resta immobile et muette.

«Tenez, monsieur, dit Villefort, croyez-moi, ne prolongez pas cette horrible scène; les noms d’ailleurs ont été cachés à dessein. Mon père lui-même ne connaît pas ce président, et, s’il le connaît, il ne saurait le dire: les noms propres ne se trouvent pas dans le dictionnaire.

– Oh! malheur! s’écria Franz, le seul espoir qui m’a soutenu pendant toute cette lecture et qui m’a donné la force d’aller jusqu’au bout, c’était de connaître au moins le nom de celui qui a tué mon père! Monsieur! monsieur! s’écria-t-il en se retournant vers Noirtier, au nom du Ciel! faites ce que vous pourrez… arrivez, je vous en supplie, à m’indiquer, à me faire comprendre…

– Oui, répondit Noirtier.

– Ô mademoiselle, mademoiselle! s’écria Franz, votre grand-père a fait signe qu’il pouvait m’indiquer… cet homme… Aidez-moi… vous le comprenez… prêtez-moi votre concours.»

Noirtier regarda le dictionnaire.

Franz le prit avec un tremblement nerveux, et prononça successivement les lettres de l’alphabet jusqu’à l’M.

À cette lettre, le vieillard fit signe que oui.

«M!» répéta Franz.

Le doigt du jeune homme glissa sur les mots; mais, à tous les mots, Noirtier répondait par un signe négatif. Valentine cachait sa tête entre ses mains. Enfin Franz arriva au mot MOI.

«Oui, fit le vieillard.

– Vous! s’écria Franz, dont les cheveux se dressèrent sur sa tête; vous, monsieur Noirtier! c’est vous qui avez tué mon père?

– Oui», répondit Noirtier, en fixant sur le jeune homme un majestueux regard.

Franz tomba sans force sur un fauteuil.

Villefort ouvrit la porte et s’enfuit, car l’idée lui venait d’étouffer ce peu d’existence qui restait encore dans le cœur terrible du vieillard.

<p>LXXVI. Le progrès de Cavalcanti fils</p>

Cependant M. Cavalcanti père était parti pour aller reprendre son service, non pas dans l’armée de S. M. l’empereur d’Autriche, mais à la roulette des bains de Lucques, dont il était l’un des plus assidus courtisans.

Il va sans dire qu’il avait emporté avec la plus scrupuleuse exactitude jusqu’au dernier paul de la somme qui lui avait été allouée pour son voyage, et pour la récompense de la façon majestueuse et solennelle avec laquelle il avait joué son rôle de père.

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