Читаем Le compte de Monte-Cristo Tome III полностью

«Haydée, continua-t-il, est une femme courageuse, elle a quelquefois trouvé du soulagement dans le récit de ses douleurs.

– Parce que, mon seigneur, dit vivement la jeune fille, parce que mes douleurs me rappellent tes bienfaits.»

Albert la regarda avec curiosité, car elle n’avait point encore raconté ce qu’il désirait le plus savoir, c’est-à-dire comment elle était devenue l’esclave du comte.

Haydée vit à la fois dans les regards du comte et dans ceux d’Albert le même désir exprimé.

Elle continua:

«Quand ma mère reprit ses sens, dit-elle, nous étions devant le séraskier.

«- Tuez-moi, dit-elle, mais épargnez l’honneur de la veuve d’Ali.

«- Ce n’est point à moi qu’il faut t’adresser, dit Kourchid.

«- À qui donc?

«- C’est à ton nouveau maître.

«- Quel est-il?

«- Le voici.

«Et Kourchid nous montra un de ceux qui avaient le plus contribué à la mort de mon père, continua la jeune fille avec une colère sombre.

– Alors, demanda Albert, vous devîntes la propriété de cet homme?

– Non, répondit Haydée; il n’osa nous garder, il nous vendit à des marchands d’esclaves qui allaient à Constantinople. Nous traversâmes la Grèce, et nous arrivâmes mourantes à la porte impériale, encombrée de curieux qui s’écartaient pour nous laisser passer, quand tout à coup ma mère suit des yeux la direction de leurs regards, jette un cri et tombe en me montrant une tête au-dessus de cette porte.

«Au-dessous de cette tête étaient écrits ces mots:

«Celle-ci est la tête d’Ali-Tebelin, pacha de Janina.»

«J’essayai, en pleurant, de relever ma mère: elle était morte!

«Je fus menée au bazar; un riche Arménien m’acheta, me fit instruire, me donna des maîtres et quand j’eus treize ans me vendit au sultan Mahmoud.

– Auquel, dit Monte-Cristo, je la rachetai, comme je vous l’ai dit, Albert, pour cette émeraude pareille à celle où je mets mes pastilles de haschich.

– Oh! tu es bon, tu es grand, mon seigneur, dit Haydée en baisant la main de Monte-Cristo, et je suis bien heureuse de t’appartenir!»

Albert était resté tout étourdi de ce qu’il venait d’entendre.

«Achevez donc votre tasse de café, lui dit le comte; l’histoire est finie.»

<p id="_Toc113980142">LXXVIII. On nous écrit de Janina.</p>

Franz était sorti de la chambre de Noirtier si chancelant et si égaré, que Valentine elle-même avait eu pitié de lui.

Villefort, qui n’avait articulé que quelques mots sans suite, et qui s’était enfui dans son cabinet, reçut, deux heures après, la lettre suivante:

«Après ce qui a été révélé ce matin, M. Noirtier de Villefort ne peut supposer qu’une alliance soit possible entre sa famille et celle de M. Franz d’Épinay. M. Franz d’Épinay a horreur de songer que M. de Villefort, qui paraissait connaître les événements racontés ce matin, ne l’ait pas prévenu dans cette pensée.»

Quiconque eût vu en ce moment le magistrat ployé sous le coup n’eût pas cru qu’il le prévoyait; en effet, jamais il n’eût pensé que son père eût poussé la franchise, ou plutôt la rudesse, jusqu’à raconter une pareille histoire. Il est vrai que jamais M. Noirtier, assez dédaigneux qu’il était de l’opinion de son fils, ne s’était préoccupé d’éclaircir le fait aux yeux de Villefort, et que celui-ci avait toujours cru que le général de Quesnel, ou le baron d’Épinay, selon qu’on voudra l’appeler, ou du nom qu’il s’était fait, ou du nom qu’on lui avait fait, était mort assassiné et non tué loyalement en duel.

Cette lettre si dure d’un jeune homme si respectueux jusqu’alors était mortelle pour l’orgueil d’un homme comme Villefort.

À peine était-il dans son cabinet que sa femme entra.

La sortie de Franz, appelé par M. Noirtier, avait tellement étonné tout le monde que la position de Mme de Villefort, restée seule avec le notaire et les témoins, devint de moment en moment plus embarrassante. Alors Mme de Villefort avait pris son parti, et elle était sortie en annonçant qu’elle allait aux nouvelles.

M. de Villefort se contenta de lui dire qu’à la suite d’une explication entre lui, M. Noirtier et M. d’Épinay, le mariage de Valentine avec Franz était rompu.

C’était difficile à rapporter à ceux qui attendaient; aussi Mme de Villefort, en rentrant, se contenta-t-elle de dire que M. Noirtier, ayant eu, au commencement de la conférence, une espèce d’attaque d’apoplexie, le contrat était naturellement remis à quelques jours.

Cette nouvelle, toute fausse qu’elle était, arrivait si singulièrement à la suite de deux malheurs du même genre, que les auditeurs se regardèrent étonnés et se retirèrent sans dire une parole.

Pendant ce temps, Valentine, heureuse et épouvantée à la fois, après avoir embrassé et remercié le faible vieillard, qui venait de briser ainsi d’un seul coup une chaîne qu’elle regardait déjà comme indissoluble, avait demandé à se retirer chez elle pour se remettre et Noirtier lui avait, de l’œil, accordé la permission qu’elle sollicitait.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Отверженные
Отверженные

Великий французский писатель Виктор Гюго — один из самых ярких представителей прогрессивно-романтической литературы XIX века. Вот уже более ста лет во всем мире зачитываются его блестящими романами, со сцен театров не сходят его драмы. В данном томе представлен один из лучших романов Гюго — «Отверженные». Это громадная эпопея, представляющая целую энциклопедию французской жизни начала XIX века. Сюжет романа чрезвычайно увлекателен, судьбы его героев удивительно связаны между собой неожиданными и таинственными узами. Его основная идея — это путь от зла к добру, моральное совершенствование как средство преобразования жизни.Перевод под редакцией Анатолия Корнелиевича Виноградова (1931).

Виктор Гюго , Вячеслав Александрович Егоров , Джордж Оливер Смит , Лаванда Риз , Марина Колесова , Оксана Сергеевна Головина

Проза / Классическая проза / Классическая проза ХIX века / Историческая литература / Образование и наука
1984. Скотный двор
1984. Скотный двор

Роман «1984» об опасности тоталитаризма стал одной из самых известных антиутопий XX века, которая стоит в одном ряду с «Мы» Замятина, «О дивный новый мир» Хаксли и «451° по Фаренгейту» Брэдбери.Что будет, если в правящих кругах распространятся идеи фашизма и диктатуры? Каким станет общественный уклад, если власть потребует неуклонного подчинения? К какой катастрофе приведет подобный режим?Повесть-притча «Скотный двор» полна острого сарказма и политической сатиры. Обитатели фермы олицетворяют самые ужасные людские пороки, а сама ферма становится символом тоталитарного общества. Как будут существовать в таком обществе его обитатели – животные, которых поведут на бойню?

Джордж Оруэлл

Классический детектив / Классическая проза / Прочее / Социально-психологическая фантастика / Классическая литература