Читаем Le compte de Monte-Cristo Tome I полностью

Et il se mit à rire de son côté, mais comme rient les Anglais, c’est-à-dire du bout des dents.

«Ainsi, continua l’Anglais, qui reprit le premier son sang-froid, ainsi le fugitif fut noyé?

– Bel et bien.

– De sorte que le gouverneur du château fut débarrassé à la fois du furieux et du fou?

– Mais une espèce d’acte a dû être dressé de cet événement? demanda l’Anglais.

– Oui, oui, acte mortuaire. Vous comprenez, les parents de Dantès, s’il en a, pouvaient avoir intérêt à s’assurer s’il était mort ou vivant.

– De sorte que maintenant ils peuvent être tranquilles s’ils héritent de lui. Il est mort et bien mort?

– Oh! mon Dieu, oui. Et on leur délivrera attestation quand ils voudront.

– Ainsi soit-il, dit l’Anglais. Mais revenons aux registres.

– C’est vrai. Cette histoire nous en avait éloignés. Pardon.

– Pardon, de quoi? de l’histoire? Pas du tout, elle m’a paru curieuse.

– Elle l’est en effet. Ainsi, vous désirez voir, monsieur, tout ce qui est relatif à votre pauvre abbé, qui était bien la douceur même, lui?

– Cela me fera plaisir.

– Passez dans mon cabinet et je vais vous montrer cela.»

Et tous deux passèrent dans le cabinet de M. de Boville. Tout y était effectivement dans un ordre parfait: chaque registre était à son numéro, chaque dossier à sa case. L’inspecteur fit asseoir l’Anglais dans son fauteuil, et posa devant lui le registre et le dossier relatifs au château d’If, lui donnant tout le loisir de feuilleter, tandis que lui-même, assis dans un coin, lisait son journal.

L’Anglais trouva facilement le dossier relatif à l’abbé Faria; mais il paraît que l’histoire que lui avait racontée M. de Boville l’avait vivement intéressé, car après avoir pris connaissance de ces premières pièces, il continua de feuilleter jusqu’à ce qu’il fût arrivé à la liasse d’Edmond Dantès. Là, il retrouva chaque chose à sa place: dénonciation, interrogatoire, pétition de Morrel, apostille de M. de Villefort. Il plia tout doucement la dénonciation, la mit dans sa poche, lut l’interrogatoire, et vit que le nom de Noirtier n’y était pas prononcé, parcourut la demande en date du 10 avril 1815, dans laquelle Morrel, d’après le conseil du substitut, exagérait dans une excellente intention, puisque Napoléon régnait alors, les services que Dantès avait rendus à la cause impériale, services que le certificat de Villefort rendait incontestables. Alors, il comprit tout. Cette demande à Napoléon, gardée par Villefort, était devenue sous la seconde Restauration une arme terrible entre les mains du procureur du roi. Il ne s’étonna donc plus en feuilletant le registre, de cette note mise en accolade en regard de son nom:

Edmond Dantès: Bonapartiste enragé: a pris une part active au retour de l’île d’Elbe. À tenir au plus grand secret et sous la plus stricte surveillance.

Au-dessous de ces lignes, était écrit d’une autre écriture:

«Vu la note ci-dessus, rien à faire

Seulement, en comparant l’écriture de l’accolade avec celle du certificat placé au bas de la demande de Morrel, il acquit la certitude que la note de l’accolade était de la même écriture que le certificat, c’est-à-dire tracée par la main de Villefort.

Quant à la note qui accompagnait la note, l’Anglais comprit qu’elle avait dû être consignée par quelque inspecteur qui avait pris un intérêt passager à la situation de Dantès, mais que le renseignement que nous venons de citer avait mis dans l’impossibilité de donner suite à cet intérêt.

Comme nous l’avons dit, l’inspecteur, par discrétion et pour ne pas gêner l’élève de l’abbé Faria dans ses recherches, s’était éloigné et lisait Le Drapeau blanc.

Il ne vit donc pas l’Anglais plier et mettre dans sa poche la dénonciation écrite par Danglars sous la tonnelle de la Réserve, et portant le timbre de la poste de Marseille, 27 février, levée de 6 heures du soir.

Mais, il faut le dire, il l’eût vu, qu’il attachait trop peu d’importance à ce papier et trop d’importance à ses deux cent mille francs, pour s’opposer à ce que faisait l’Anglais, si incorrect que cela fût.

«Merci dit celui-ci en refermant bruyamment le registre. J’ai ce qu’il me faut; maintenant, c’est à moi de tenir ma promesse: faites-moi un simple transport de votre créance; reconnaissez dans ce transport en avoir reçu le montant, et je vais vous compter la somme.»

Et il céda sa place au bureau à M. de Boville, qui s’y assit sans façon et s’empressa de faire le transport demandé, tandis que l’Anglais comptait les billets de banque sur le rebord du casier.

<p id="_Toc113979470">XXIX. La maison Morrel.</p>

Celui qui eût quitté Marseille quelques années auparavant, connaissant l’intérieur de la maison Morrel, et qui y fût entré à l’époque où nous sommes parvenus, y eût trouvé un grand changement.

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