Читаем Le compte de Monte-Cristo Tome I полностью

Mais, au lieu des ténèbres qu’il s’était attendu trouver, au lieu d’une atmosphère opaque et viciée, Dantès ne vit qu’une douce lueur décomposée en jour bleuâtre; l’air et la lumière filtraient non seulement par l’ouverture qui venait d’être pratiquée, mais encore par des gerçures de rochers invisibles du sol extérieur, et à travers lesquels on voyait l’azur du ciel où se jouaient les branches tremblotantes des chênes verts et des ligaments épineux et rampants des ronces.

Après quelques secondes de séjour dans cette grotte, dont l’atmosphère plutôt tiède qu’humide, plutôt odorante que fade, était à la température de l’île ce que la lueur bleue était au soleil, le regard de Dantès, habitué, comme nous l’avons dit, aux ténèbres, put sonder les angles les plus reculés de la caverne: elle était de granit dont les facettes pailletées étincelaient comme des diamants.

«Hélas! se dit Edmond en souriant, voilà sans doute tous les trésors qu’aura laissés le cardinal; et ce bon abbé, en voyant en rêve ces murs tout resplendissants, se sera entretenu dans ses riches espérances.» Mais Dantès se rappela les termes du testament, qu’il savait par cœur: «Dans l’angle le plus éloigné de la seconde ouverture», disait ce testament.

Dantès avait pénétré seulement dans la première grotte, il fallait chercher maintenant l’entrée de la seconde.

Dantès s’orienta: cette seconde grotte devait naturellement s’enfoncer dans l’intérieur de l’île; il examina les souches des pierres, et il alla frapper à une des parois qui lui parut celle où devait être cette ouverture, masquée sans doute pour plus grande précaution.

La pioche résonna pendant un instant, tirant du rocher un son mat, dont la compacité faisait germer la sueur au front de Dantès; enfin il sembla au mineur persévérant qu’une portion de la muraille granitique répondait par un écho plus sourd et plus profond à l’appel qui lui était fait; il rapprocha son regard ardent de la muraille et reconnut, avec le tact du prisonnier, ce que nul autre n’eût reconnu peut-être: c’est qu’il devait y avoir là une ouverture.

Cependant, pour ne pas faire une besogne inutile, Dantès, qui, comme César Borgia, avait étudié le prix du temps, sonda les autres parois avec sa pioche, interrogea le sol avec la crosse de son fusil, ouvrit le sable aux endroits suspects, et n’ayant rien trouvé rien reconnu, revint à la portion de la muraille qui rendait ce son consolateur.

Il frappa de nouveau et avec plus de force.

Alors il vit une chose singulière, c’est que, sous les coups de l’instrument, une espèce d’enduit, pareil à celui qu’on applique sur les murailles pour peindre à fresque, se soulevait et tombait en écailles découvrant une pierre blanchâtre et molle, pareille à nos pierres de taille ordinaires. On avait fermé l’ouverture du rocher avec des pierres d’une autre nature, puis on avait étendu sur ces pierres cet enduit, puis sur cet enduit on avait imité la teinte et le cristallin du granit.

Dantès frappa alors par le bout aigu de la pioche, qui entra d’un pouce dans la porte-muraille.

C’était là qu’il fallait fouiller.

Par un mystère étrange de l’organisation humaine, plus les preuves que Faria ne s’était pas trompé devaient, en s’accumulant, rassurer Dantès, plus son cœur défaillant se laissait aller au doute et presque au découragement: cette nouvelle expérience, qui aurait dû lui donner une force nouvelle, lui ôta la force qui lui restait: la pioche descendit, s’échappant presque de ses mains; il la posa sur le sol, s’essuya le front et remonta vers le jour, se donnant à lui-même le prétexte de voir si personne ne l’épiait, mais, en réalité, parce qu’il avait besoin d’air, parce qu’il sentait qu’il allait s’évanouir.

L’île était déserte, et le soleil à son zénith semblait la couvrir de son œil de feu; au loin, de petites barques de pécheurs ouvraient leurs ailes sur la mer d’un bleu de saphir.

Dantès n’avait encore rien pris: mais c’était bien long de manger dans un pareil moment; il avala une gorgée de rhum et rentra dans la grotte le cœur raffermi.

La pioche qui lui avait semblé si lourde était redevenue légère; il la souleva comme il eût fait d’une plume, et se remit vigoureusement à la besogne.

Après quelques coups, il s’aperçut que les pierres n’étaient point scellées, mais seulement posées les unes sur les autres et recouvertes de l’enduit dont nous avons parlé; il introduisit dans une des fissures la pointe de la pioche, pesa sur le manche et vit avec joie la pierre tomber à ses pieds.

Dès lors, Dantès n’eut plus qu’à tirer chaque pierre à lui avec la dent de fer de la pioche, et chaque pierre à son tour tomba près de la première.

Dès la première ouverture, Dantès eût pu entrer; mais en tardant de quelques instants, c’était retarder la certitude en se cramponnant à l’espérance.

Enfin, après une nouvelle hésitation d’un instant, Dantès passa de cette première grotte dans la seconde.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Отверженные
Отверженные

Великий французский писатель Виктор Гюго — один из самых ярких представителей прогрессивно-романтической литературы XIX века. Вот уже более ста лет во всем мире зачитываются его блестящими романами, со сцен театров не сходят его драмы. В данном томе представлен один из лучших романов Гюго — «Отверженные». Это громадная эпопея, представляющая целую энциклопедию французской жизни начала XIX века. Сюжет романа чрезвычайно увлекателен, судьбы его героев удивительно связаны между собой неожиданными и таинственными узами. Его основная идея — это путь от зла к добру, моральное совершенствование как средство преобразования жизни.Перевод под редакцией Анатолия Корнелиевича Виноградова (1931).

Виктор Гюго , Вячеслав Александрович Егоров , Джордж Оливер Смит , Лаванда Риз , Марина Колесова , Оксана Сергеевна Головина

Проза / Классическая проза / Классическая проза ХIX века / Историческая литература / Образование и наука
1984. Скотный двор
1984. Скотный двор

Роман «1984» об опасности тоталитаризма стал одной из самых известных антиутопий XX века, которая стоит в одном ряду с «Мы» Замятина, «О дивный новый мир» Хаксли и «451° по Фаренгейту» Брэдбери.Что будет, если в правящих кругах распространятся идеи фашизма и диктатуры? Каким станет общественный уклад, если власть потребует неуклонного подчинения? К какой катастрофе приведет подобный режим?Повесть-притча «Скотный двор» полна острого сарказма и политической сатиры. Обитатели фермы олицетворяют самые ужасные людские пороки, а сама ферма становится символом тоталитарного общества. Как будут существовать в таком обществе его обитатели – животные, которых поведут на бойню?

Джордж Оруэлл

Классический детектив / Классическая проза / Прочее / Социально-психологическая фантастика / Классическая литература