Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome I полностью

– Ouais! interrompit Louis XV, ni plus ni moins qu’un père de Molière. Ah! on se rallie à la même opinion, que je crois. J’ai la conspiration dans ma famille, il me semble. C’est donc pour cela que cette présentation ne peut avoir lieu; c’est donc pour cela que Mesdames ne sont pas chez elles lorsqu’on veut leur faire visite; c’est donc pour cela qu’elles ne font point réponse aux placets ni aux demandes d’audience.

– À quels placets, et à quelles demandes d’audience? demanda Madame Adélaïde.

– Eh! vous le savez bien; aux placets de mademoiselle Jeanne Vaubernier, dit Madame Sophie.

– Non pas, aux demandes d’audience de mademoiselle Lange, dit Madame Victoire.

Le roi se leva furieux; son œil, si calme et si doux d’ordinaire, lança un éclair assez peu rassurant pour les trois sœurs.

Comme, au reste, il n’y avait point dans le trio royal d’héroïne capable de soutenir la colère paternelle, toutes trois baissèrent le front sous la tempête.

– Voilà, dit-il, pour me prouver que je me trompais quand je disais que la meilleure des quatre était partie.

– Sire, dit Madame Adélaide, Votre Majesté nous traite mal, plus mal que ses chiens.

– Je le crois bien; mes chiens, quand j’arrive, ils me caressent; mes chiens, voilà de véritables amis! Aussi, adieu, Mesdames. Je vais voir Charlotte, Belle-Fille et Gredinet. Pauvres bêtes! oui, je les aime, et je les aime surtout parce qu’elles ont cela de bon qu’elles n’aboient pas la vérité, elles.

Le roi sortit furieux; mais il n’eût pas fait quatre pas dans l’antichambre qu’il entendît ses trois filles qui chantaient en chœur:

Dans Paris, la grand-ville,

Garçons, femmes et filles

Ont tous le cœur débile

Et poussent des hélas! Ah! ah! ah! ah!

La maîtresse de Blaise

Est très mal à son aise,

Aise,

Aise,

Aise,

Elle est sur le grabat. Ah! ah! ah!

C’était le premier couplet d’un vaudeville contre madame du Barry, lequel courait les rues sous le nom de la Belle Bourbonnaise.

Le roi fut tout près de revenir sur ses pas, et peut-être Mesdames se fussent-elles assez mal trouvées de ce retour; mais il se retint, et continua son chemin en criant pour ne pas entendre:

– Monsieur le capitaine des levrettes! holà! monsieur le capitaine des levrettes!

L’officier que l’on décorait de ce singulier titre accourut.

– Qu’on ouvre le cabinet des chiens, dit le roi.

– Oh! sire, s’écria l’officier en se jetant au-devant de Louis XV, que Votre Majesté ne fasse pas un pas de plus!

– Eh bien! qu’y a-t-il? Voyons! dit le roi s’arrêtant au seuil de la porte, sous laquelle passaient en sifflant les haleines des chiens qui sentaient leur maître.

– Sire, dit l’officier, pardonnez à mon zèle, mais je ne puis permettre que le roi entre près des chiens.

– Ah! oui! dit le roi, je comprends, le cabinet n’est point en ordre… Eh bien! faites sortir Gredinet.

– Sire, murmura l’officier, dont le visage exprima la consternation, Gredinet n’a ni bu ni mangé depuis deux jours, et l’on craint qu’il ne soit enragé.

– Oh! bien décidément, s’écria Louis XV, je suis le plus malheureux des hommes! Gredinet enragé! voilà qui mettrait le comble à mes chagrins.

L’officier des levrettes crut devoir verser une larme pour animer la scène.

Le roi tourna les talons et regagna son cabinet, où l’attendait son valet de chambre.

Celui-ci, en apercevant le visage bouleversé du roi, se dissimula dans l’embrasure d’une fenêtre.

– Ah! je le vois bien, murmura Louis XV sans faire attention à ce fidèle serviteur, qui n’était pas un homme pour le roi, et en marchant à grands pas dans son cabinet; ah! je le vois bien, M. de Choiseul se moque de moi; le dauphin se regarde déjà comme à moitié maître et croit qu’il le sera tout à fait quand il aura fait asseoir sa petite Autrichienne sur le trône. Louise m’aime, mais bien durement, puisqu’elle me fait de la morale et qu’elle s’en va. Mes trois autres filles chantent des chansons où l’on m’appelle Blaise. M. le comte de Provence traduit Lucrèce. M. le comte d’Artois court les ruelles. Mes chiens deviennent enragés et veulent me mordre. Décidément il n’y a que cette pauvre comtesse qui m’aime. Au diable donc ceux qui veulent lui faire déplaisir!

Alors, avec une résolution désespérée, s’asseyant près de la table sur laquelle Louis XIV donnait sa signature, et qui avait reçu le poids des derniers traités et des lettres superbes du grand roi:

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