Les Mangemorts retournèrent vers la Grande Rue. Hermione gémit de soulagement, s'extirpa de sous la cape, et s'assit sur un fauteuil aux pieds vacillants. Harry laissa tomba le rideau puis enleva la cape qui les masquait lui et Ron. Il pouvait entendre le barman, à l'étage d'en dessous, reclaquer la porte du bar, puis monter les escaliers.
L'attention de Harry fut attirée par quelque chose qui était posé sur la cheminée: un petit miroir rectangulaire, juste en dessous du portrait de la petite fille.
Le barman entra dans la pièce.
- Espèces de fous, dit-il d'un ton bourru, son regard se posant en alternance sur les trois. À quoi est-ce que vous pensiez, venir ici?
- Merci, dit Harry. Je ne pourrais pas assez vous remercier. Vous nous avez sauvé la vie!
Le barman grogna. Harry s'approcha en regardant son visage: essayant de voir en dessous de la longue barbe grise effilée. Il portait des lunettes. Derrières les verres sales, ses yeux étaient d'un bleu brillant, perçant.
- C'est votre oeil que j'ai vu dans le miroir.
Il y eut un silence dans la pièce. Harry et le barman se regardaient.
- Vous avez envoyé Dobby.
Le barman acquiesça et chercha autour de lui l'elfe.
- Je pensais qu'il serait avec vous. Où l'avez vous laissé?
- Il est mort, répondit Harry. Bellatrix Lestrange l'a tué.
Le visage du barman était impassible. Après un moment, il dit:
- Je suis désolé de l'entendre. J'aimais beaucoup cet elfe.
Il se détourna et alluma les lumières avec un mouvement de sa baguette, sans les regarder.
- Vous êtes Aberforth, dit Harry dans son dos.
Il ne le confirma pas plus qu'il ne le nia, mais se pencha pour allumer le feu.
- Comment avez vous obtenu ceci? demanda Harry en s'approchant du miroir de Sirius, le jumeau de celui qu'il avait brisé presque deux ans auparavant.
- L'ai acheté à Dung y'a un an environ, dit Aberforth. Albus m'avait dit ce que c'était.
J'essayais de garder un oeil sur vous.
Ron haleta.
- La biche argentée! dit-il d'une voix excitée. C'était vous aussi?
- De quoi tu parles? demanda Aberforth.
- Quelqu'un nous a envoyé un Patrnous de biche!
- Avec un cerveau comme celui là, tu pourrais être un Mangemort, mon garçon. Estce que je ne viens pas juste de prouver que mon Patronus était une chèvre?
- Oh, dit Ron. Ouais. . eh bien, j'ai faim! ajouta-t-il sur un ton défensif, et son estomac eut un énorme gargouillis.
- J'ai de la nourriture, dit Aberforth, et il sorti de la pièce, revenant peu de temps après avec un grand pain, du fromage et un pichet d'étain, qu'il mit sur la petite table devant le feu. Ravis, ils mangèrent et burent, et pendant un moment, aucun bruit ne Harry Potter et les Reliques de la Mort
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Harry Potter et les Reliques de la Mort
troubla le silence à part le craquement du feu, le tintement des verres et le bruit de mastication.
- Très bien, dit Aberforth, quand ils eurent mangé à leur faim, et Harry et Ron se laissèrent lourdement tomber dans une chaise. Nous devons réfléchir au meilleur moyen de vous sortir de là. Ça ne peut pas être pendant la nuit, vous avez entendu ce qui arrive si quelqu'un sort dans la pénombre: le sortilège de Miaule-Chat se déclenche, et il se précipitent comme des Botrucs sur des oeufs de Doxys. Je ne pense pas qu'ils seront capable de confondre un cerf avec une chèvre la fois prochaine.
Attendez le jour, quand il n'y a pas de couvre-feu, puis vous remettrez votre cape et vous sortirez à pied. Partez de Pré-au-Lard, allez dans les montagnes, et de là, vous serez sans doute capable de transplaner. Vous devriez croiser Hagrid. Il se cache dans une cave avec Graup depuis qu'ils ont essayé de l'arrêter.
- On ne part pas, dit Harry. On doit aller à Poudlard.
- Ne sois pas stupide, mon garçon, dit Aberforth.
- On doit y aller, insista Harry.
- Ce que vous devez faire, dit Aberforth, c’est de partir aussi loin d'ici que vous le pouvez.
- Vous ne comprenez pas. Il n'y a plus beaucoup de temps. On doit entrer dans le château. Dumbledore – je veux dire, votre frère – voulait qu'on. .
La lumière du feu rendit les verres des lunettes d'Aberforth momentanément opaques, un grand reflet blanc, et Harry se rappela les yeux aveugles de l'araignée géante, Aragog.
- Mon frère Albus voulait beaucoup de choses, dit Aberforth, et les gens étaient souvent blessés quand ils mettaient à exécution ses plans géniaux. Tu dois partir d'ici, Potter, et sortir du pays si tu le peux. Oublie mon frère et ses projets futés. Il est parti ou on ne pourra plus le blesser, et tu ne lui dois rien.
- Vous ne comprenez pas, répéta Harry.
- Ah, vraiment? dit Aberforth calmement. Tu penses que je ne comprenais pas mon propre frère? Tu penses que tu le connais mieux que moi je l'ai connu?
- Je n'ai pas dit ça, dit Harry, qui avait l'impression que son cerveau était ralenti dû à son épuisement, et dû à tout ce qu'il avait mangé et bu. Il m'a . . laissé un travail.
- Vraiment? dit Aberforth. Un bon travail, je suppose. Agréable? Facile? Le genre de chose qu'un élève sorcier inexpérimenté serait capable de faire les doigts dans le nez?