Читаем А 259. Всплеск ярости полностью

— Заходи, пожалуйста, — пригласила она.

Комната оказалась потрясающей. Я с тех пор,

как я покинул свой дом, не видел чьего-либо жилья, а лишь одни заведения, куда люди ходят, пока пабы закрыты. Там стояли телевизор, видеомагнитофон, раздолбанный музыкальный центр с CD-проигрывателем, мебель, лежали ковры и так далее. Еще мне показалось, что картины на стенах висят не только с целью спрятать от лендлорда дыры от попадания бутылок из-под «Пилз». Я узнал «Jours de Lenteur» Танги (1937), «Похищение невесты» Эрнста (1940) и «Сон поэта» Чирико (1915).

— Здорово у тебя, — произнес я.

— Спасибо… Я сейчас…

’ Я прошелся, разглядывая книжные полки. На одной жесткое чтиво: издания Atlas Press, выпущенные ограниченным тиражом, заголовки с именами Джона Калдера и Гроува, на другой — сплошные французы: издания Minuit и Galli-mard, несколько шикарных томов Denoel/ Pleiade. Я закрыл глаза, снял наугад книгу и открыл ее. Я попал на 320-ю страницу второго тома «Oeuvres Complets» Альфреда Жарри. Раздел назывался «La Chandelie Verte» («Зеленая свеча»), избранная публицистика. Я шлепнулся на скользкую белую кожаную кушетку и перевернул страницу на начало статьи. И как раз вошла Сэди.

— Я куда-то задевала помаду для сосков, — объяснила она, — При таком раскладе, мне кажется, без нее… никак.

— Ну, ыыы… Да, я тоже так считаю, — ответил я, когда она уселась совсем близко ко мне.

— Что это у тебя? — продолжала она, — не думала, что ты франкофил.

— Я? Я, блин, омнифил.

— Посмотрим…

Она взяла у меня книгу и стала читать:

La Revue Blanche, n°201du ISOctobre 1901 Hommages Posthumes

Une monstrueuse illdgalitd judiciaire dtant к la veille de se commettre, nous entendons la condemnation de M. Honord Ardisson ou son intemement dans un asile d’alidnds, il nous parait urgent de ddvoiler к quels mobiles, plus forts que la loi, obdissent les magistrate, qui violent ainsi к leur manidre. Le ldgislateur, en effet, dans sa sagesse, s’est bien gardd de ddsap-prouver le viol des cadavres: il ne Га prdvu par aucun article du Code, ce qui dquivaut, comme on sait, selon l'esprit du Code, к l’encourager.

En ceci le ldgislateur se montre d’accord, comme en tout, avec la conscience du citoyen vertueux, dont il ne fait qu’enregistrer et prdciser les dlans. Toutefois, la plupart des contribuables n’ont coutume de pratiquer ce viol de cadavres que sous une forme superficelle, encore qu’ostentatoire. A chaque occasion qui s’est prdsentde d’avoir к leur disposition, sur un lit, un cadavre — femme, dpoux, pdre, mdre ou enfant — ils se sont fait un devoir de ddposer, selon la formule con-sacrde, «un dernier baiser sur le front glacd du mort», mais on doit ddplorer que bien peu d’entre eux aient eu le courage de pousser plus loin leurs hommages posthumes, si ldgitimes pourtant dans le cas de la perte, par exemple, d’un dpoux ou d’une dpouse. Cette sdcheresse de coeur et ce manque de ddmonstrations subit s’excusent к peine par i’horreur de ce qui ne vit plus, lacqueile n’etait к l’origine que la repugnance pour la chair morte acquise au cours de sidcles par i’animal humain avec l’habitude des aliments cuits. La cuisson interviendra-t-elle, dans quelques mille ans, тёше en amour? Quoi qu’il en soil, conscients de i’af-front fait aux morts, les survivants s’efforcent de le pal-lier par des presents, fleurs et courotines, orndes de protestations d’affection ddclamatoires et non suivies d’effet. 11 n’est pas etonnant que M. Ardisson, au cours de sa carriere de fossoyeur, ait ete revolte par ces inscriptions fallacieuses et se soit decide к donner l’ex-emple qu’eut dO offrir tout honnete homme, en prou-vant son amour de l’humanite morte par des expansions plus indeniables.

L’usage de fomiquer avec les morts a toujours ete considdre comme au plus haut degre saint et moral. Sans rappeier la coutume de certains peuples, qui enterrent l’epoux vivant avec son conjoint decede, remarquons-en un vestige dans notre usage, qu’une personne veuve ne se remarie point avant quelque deiai. Or ce deiai n’a aucune signification, к moins qu’il ne soit consacie к des rapports sexuels d’outre-tombe. II fut sans doute primitivement mesure sur le temps qui precede la decomposition de cadavre. Les papes ont toujours Ш trbs partisans de cette union posthume, et тёте sans aucune limite de duree, ainsi qu’il 1’ont fort clairement exprime par leur hostilite permanente к regard du divorce, par lequel les epoux dluderaient, en i’autre monde comme en celui-ci, le devoir conjugal

La science moderne a ddmontrd que cette rigeur est exagdrde, et qu’il n’y a point d’utilitd, au point de vue de la reproduction, a prolonger les relations sexuelles avec les cadavres au-del& de trois jours. Passd ce terme, le cadavre masculine a perdu son pouvoir fdcondant. Dans la pratique, la mddecine ldgale restreint encore ce ddlai, et c’est dans les quarante-huit heures que la personne ddfunte est «arrachde aux bras des siens».

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